C'était pas sur la Liste... [PV : Ombresse]

Corvée de courses : à dire vrai, un après-midi chargé de monde, il n'y avait rien de plus enquiquinant. Comme si remplir le centre-commercial ne suffisait pas pour les habitants de la vie, il fallait aussi qu'ils envahissent l'épicerie du coin... Et qui disait monde, disait forcément qu'il n'était pas facile d'avancer là-dedans.

C'était pourtant de cette façon que Kyösti tentait d'évoluer à travers les petits rayons, une liste de courses à la main, la poignée d'un panier à roulettes dans l'autre. Ca lui apprendrait à rendre services, tiens ! C'était bien le dernier endroit où venir à un jour pareil de la semaine. L'on aurait dit que toute la population s'était donnée rendez-vous au même endroit, à la même heure.

Pestant après les gens qui ne faisaient pas attention où ils marchaient, il finit par atteindre le niveau qui allait l'intéresser. Fruits et légumes. Certains des animaux en raffolaient à l'animalerie, même s'il fallait bien mesurer les doses pour ne pas exagérer. Son tuteur avait été précis sur ce qui devait être rapporté. Du moins l'avait-il été en ce qui concernait les bestioles. Non content de donner cette tâche au garçon qui travaillait pour lui, ce dernier avait également pour mission de rapporter de quoi nourrir la maison également.

A dire vrai, cette petite opération de courses n'en finissait plus vraiment et le jeune homme avait la nette impression que tout porter ne serait pas aisé pour lui. Et ceci quand bien même aurait-il assez d'imagination pour trouver un moyen de tout trimbaler dans la rue...

Nouvelle bousculade. Cette fois, il était proche de beugler sur le bonhomme qui osait se faire un malin plaisir de le suivre dans les rayons. Kyo leva un regard noir dans la direction de l'imbécile notoire en question, constatant un léger sourire qui en disait bien long. Le demi-démon avait l'habitude des regards narquois et autres sourires moqueurs des démons. Si les humains s'y mettaient aussi, rien n'allait se passer comme ça bien longtemps.

Faire une esclandre au milieu des gens ? Hm... Avec Asthar toujours dans les parages, ce n'était sûrement pas une très bonne idée... Kyösti guettait l'arrivée du démon en question. Ses visites étaient de moins en moins espacées et il redoublait toujours d'efforts pour trouver de nouvelles combines et ainsi l'ennuyer régulièrement. Botter les fesses d'un humain un peu trop provocateur ne ferait qu'aggraver les choses.

Kyo prit sur lui de souffler un grand coup et de s'éloigner pour de bon, cette fois. La contrariété ne manquait pas de se lire sur son visage, mais, au moins, il n'aurait à souffrir que de cela. Du moins ce fut ce qu'il se disait, quand un nouvel évènement se produisit. Les yeux toujours tournés derrière lui pour s'assurer qu'on ne le suivrait pas pour le provoquer de nouveau, il n'avait pas vu qu'une personne se trouvait au beau milieu de son chemin.

- Pardon, désolé ! s'exclama-t-il en faisant un pas en arrière.

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J'ai beau être la reine des dragons mais vous savez.. Des fois c'est ennuyant.. En fait, ce l'est souvent. Depuis mon mal-entendu avec le roi, j'étais de mauvaise humeur, si il continuais a me tomber sur les nerfs, sont règne n'allais duré que quelques jours de plus. Bref, pour me détendre, j'ai décidé d'aller dans la ville humaine pour aller dans les boutiques.. Peut-être que sa me calmerais..

Je me mis donc en route vers la ville, les poches pleine d'argent que les habitants utilisais pour leurs magasins. Une fois arriver dans la ville de May, je me mis a regardé les boutiques qui ce trouvais dans la grande rue. Après un moment, j'ai décidé d'aller dans l'épicerie. Peut-être que je trouverais quelque chose a grignoté qui pourrais me calmé.

Mon dieu! C'était bondé.. J'arrivais toutefois a me frayer un chemin entre les gens. J'imagine que c'était une bonne chose d'être aussi agile. Je me ramassais donc une boite de biscuit avant de continuer mon chemin vers les produits congelé. Je pris l'un des emballage de crème glacé au chocolat.. Mmh, ce truc était merveilleux.. bref, ensuite j'allais vers la caisse pour aller acheter mes deux articles sauf que je me souvint que j'aurais besoin d'une cuillière, étrangement, ont les retrouvais avec les fruits..

Je me dirigeais vers les fruits et légumes pour aller me chercher une cuillière quand un jeune homme me heurtais accidentellement.. Il était jeune, un hybride aussi, humain et démon peut-être? Définitivement démon. Je lui donnais moins que 18 ans. Il me s'excusais et je ne pu m'empêcher de sourire. Je ne savais pas si il savais qui j'étais et si il ne le savais pas, j'en serais assez heureuse.

"Ce n'est pas grave. Toutefois, fait attention, il y en a qui t'en voudrais grandement"

Qui lui en voudrait ? Il existait en ce bas monde, des tonnes de gens qui en voudraient à un hybride. Mieux valait savoir s'y faire pour ne pas devenir cinglé ! Il s'apprêtait d'ailleurs à le répliquer lorsque son regard fut attiré par du mouvement dans le dos de la jeune femme qui venait de l'aborder. Ah ? On aurait dit que la situation changeait brutalement de timbre !

Le bonhomme qui s'était plu à le suivre partout pour l'enquiquiner semblait soudainement prompt à s'éloigner d'eux aussi rapidement qu'il était arrivé. Enfin ! Kyösti avait enfin réussi à lui faire peur ! Pour une fois, il n'avait pas eu à taper dessus pour se faire comprendre ! La journée serait calme au moins et il n'aurait pas d'ennuis en rentrant... ni même dans l'épicerie. Ce n'était pas comme s'il n'en avait pas déjà eu au sein du centre commercial. Le dernier ayant osé faire le malin avec lui, s'était vu gratifié de quelques points de sutures. Le seul ennui était que le jeune hybride ne devait plus remettre les pieds dans le magasin en question.

Il voulait bien être gentil, mais se faire ennuyer par des démons mineurs ne faisait pas partie de ses passe-temps favoris, il en avait bien peur. Qu'ils aillent donc pleurer au sein de leur fratrie si ça leur chantait. De toute façon, c'était Asthar qui écopait de toutes les réclamations possibles et Kyo le savait suffisamment magouilleur pour s'en sortir sans encombres. Les remontrances et autres menaces du démon en question ne changeaient pas pour autant...
La routine en somme.

- Oh, je ne me fais pas trop de soucis pour les autres, finit-il par répondre à son interlocutrice.

Douce ignorance, il n'avait pas la moindre idée de l'identité de la personne à laquelle il s'adressait, ni que cette dernière était la seule responsable du calme qui s'était brusquement installé dans l'épicerie.

- Qu'est-ce que ça peut me faire qu'ils m'en veuillent ? On m'en veut déjà d'être né, je vous signale.

Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres, tandis qu'il s'auto-désignait d'un mouvement du pouce. Il le prenait plutôt bien à l'heure actuelle. C'était une vérité à laquelle il était confronté depuis longtemps après tout. S'il déprimait à cette idée ? Pas le moins du monde.

- Dure vie d'un hybride ! s'exclama-t-il en reportant son attention sur ce qu'il était venu chercher dans ce rayon. Ce n'est pas si grave !

Oui, d'ailleurs, il était venu chercher quoi déjà ?

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Je trouvais cela marrant et mignon a la fois de voir les gens m'évité, ce tenir le plus loin possible afin d'évité de me bousculer accidentellement. Bref, moi je trouvais cela marrant. Une petite fille d'environs 3 ans et demi accourue vers moi et me sauta a la jambe, vous auriez du voir le regard de ces parents, ceux-ci était complètement terroriser. Je ramassais donc la petite fille et je la regardais avec un sourire. J'écoutais Kyö qui me parlais. Au bout de quelques minutes, il me disais qu'on lui en voulais d'être venu au monde alors je fronçais les sourcils et je ramenais la gamine a ces parents. Je retournais ensuite vers le jeune homme et je lui tapotais doucement l'épaule.

"Faut pas voir les choses comme sa.. Il dois bien y avoir des gens qui tiens a toi."

Je ramassais une cuillère qui ce trouvais non loin de Kyö. J'ouvrais ensuite mon pot de crème glacer et j'y plongeais la cuillère.. Personne ne viendrais me dire que je n'avais pas le droit.. Après avoir manger une bonne cuillèrer, je regardais a nouveau l'hybride qui cherchais a nouveau quelque chose..

"Comment te nomme tu ?"

Tape sur l'épaule. Euh, ça y était ? Ils étaient copains et tout ça ? L'hybride coula un regard plutôt intrigué dans la direction de la bonne femme, non sans remarquer subitement le changement d'atmosphère autour d'eux. Là où tous les gens vaquaient précédemment à leurs occupations premières, voilà que tous les regards s'étaient dirigés dans la direction de son interlocutrice. Qu'est-ce que ça voulait dire ? Fronçant les sourcils, il fit mine de jeter un oeil autour de lui, constatant que tout le monde avait l'air de reculer bien sagement. Il n'était pas particulièrement observateur d'habitude, mais là...

- Oui, il y a des personnes qui se préoccupe de mon sort, je ne me plains pas, articula-t-il en reportant son attention sur elle.

Kyo cligna des yeux. Oh l'autre hé ! Les cuillères pour la dégustation d'une salade de fruits étaient bien là pour ça, non ? Est-ce qu'il avait la berlue, ou bien était-elle vraiment en train de manger dans le rayon ? Les employés eux-mêmes n'avaient pas l'air de vouloir lui dire quoi que ce soit. Est-ce que tout ceci était bon ou mauvais signe ? D'habitude, le plus petit vendeur se mettait à faire une crise pour un grain de raisin croqué au passage...

- 'Faut pas vous gêner surtout... finit-il par dire sans grand honte en la fixant d'un air franchement incrédule.

Bah, après tout, ça ne le regardait pas, non ? Il était peut-être temps de passer son chemin de toute façon. Voilà qu'elle commençait à lui demander son identité. Mauvaise question lorsque l'on n'était pas sûr de savoir à qui l'on avait affaire.

- Je vais devoir y aller, bonne chance pour la suite de vos courses ! répondit-il à la place de se présenter.

Tournant les talons, Kyösti se fraya un chemin parmi la foule. La plupart des personnes amassées là, le regardaient comme s'il venait de détruire le monde. Quoi ? Tout ce qu'il voulait, c'était rejoindre les caisses pour payer...

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Plongeant a nouveau la cuillière dans le pot, je regardais le jeune homme qui ne savais toujours pas qui j'étais. Je jetais un coup d'oeil rapide autour de moi pour voir si combien de gens me reconnaissais. Finalement, il étais le seul a ne pas me reconnaitre. Bon maintenant il décidais de partir. Le regard que les gens lui lancais! Ohlala, ce n'étais pas drôle.. Enfin, eux ils ne trouvaient pas sa drôle. Moi je trouvais sa hilarant de les voir réagir ainsi.

Je me mis a suivre le jeune homme vers l'avant de la boutique alors qu'il s'apprêtais a passer son tour, le propriétaire de l'épicerie s'approcha timidement avant de ce mettre a balbutiner:

"Euhm.. M..Mons..ieur.. C'..est pas.. La peine.. C'est.. Sur la maison.."

Le propriétaire signala ensuite a un embaleur de venir embaler les choses pour le jeune homme qui avais refuser de me donner son nom. Je regardais la scène avec amusement alors que le propriétaire continuais de balbutiner.

"Où ... vou..ler vous.. qqque.. Nous liv...vrons v..vos ch..choses?

- Sur la maison ? Vous rigolez ?

Tiens, c'était nouveau ça : les commerçants qui faisaient des cadeaux. Plus les minutes passaient et plus le demi-sang se demandait ce qui ne tournait pas rond chez les gens de ce magasin. D'habitude, tout était bien plus calme et l'on ne repartait pas avec ses courses gratuitement. Quelque-chose clochait au tableau et les regards convergeant vers la bonne femme qui lui avait parlé, ne faisaient que confirmer ce qu'il en pensait.

C'était qui à la fin ? Une célébrité ? La terreur locale ? Être dans sa ligne de mire n'avait rien de rassurant dans ce cas. Pour le coup, la seule chose qu'elle savait faire, c'était sourire bêtement en mangeant son pot de glace, comme si elle était à la maison. Dans tous les cas, elle avait l'air de faire peur à tout le monde. Kyö promena son regard du propriétaire à celle qui le suivait, hésitant. Non, décidément, accepter de se faire emballer des courses par un pauvre gars qui avait la trouille, ça n'avait rien d'honnête...

- Pas la peine de livrer quoi que ce soit et prenez l'argent, répliqua-t-il en posant les billets sur la caisse. Je vole pas les gens et encore moins en les terrorisant.

Il insistait, oui. La moutarde lui montait doucement au nez et ce n'était pas faute de conserver un minimum de patience. N'y tenant plus, il finit par se retourner face à son interlocutrice et lui jeta un regard noir, sans vraiment se soucier des conséquences pour le moment.

- Dites, y'a vraiment rien de drôle dans ce que vous faites. Vous faites peur à ces gens et bouffer comme ça gratuitement c'est du vol. Je sais pas qui vous êtes et je veux pas le savoir, mais c'est franchement désagréable.

Franchise oui, c'était plus fort que lui. Poussant un soupir l'hybride fit mine de récupérer son sac et se tourna une nouvelle fois vers elle, agacé.

- Et arrêtez de me coller, on n'a pas élevé les poules ensemble... Bonne journée.

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Je le regardais alors qu'il insistais pour payer ces articles. Ont pouvais entendre des enfants rire et un doux sourire apparue sur mes lèvres. La majorité des clients avais fini par retourner a leurs courses. Je portais a nouveau la cuillère a ma bouche et je l'écoutais me gronder. Je souriais alors que les gens qui étais assez près pour l'entendre commencais a reculer un peu. J'haussais les épaules.

"Ils n'ont pas tous peur de moi, certains sont plutôt... Surpris? de me voir ici."

Le propriétaire s'appuya contre le comptoir et s'éclairci la voix avant de dire a Kyosti:

"Monsieur.. Cette femme paie a la fin du mois. Quand ont "donne" les achats des gens... Elle les paie.. Elle aide beaucoup de familles et elle a instauré la paix après la grande guerre."

Le propriétaire me salua et s'éloigna rapidement alors que je reportais mon regard sur Kyo. Qui voulais quitté. J'haussais les épaules et me dirigeais vers la sortie tranquillement lui laissant de la place pour passer s'il le désirais réellement. Mais avant qu'il ne passe je lui dit doucement:

"Apprend a respecter tes aînés. Le respect te sauveras la vie un de ces jours."

- ... Oui, et ? Elle veut une médaille peut-être ? Ca pourrait être un Dieu en personne que ça me ferait une belle jambe, tiens... marmonna l'hybride en se dirigeant vers la sortie.

Un peu plus et on l'engueulait de vouloir payer comme tout le monde. Sérieusement, cette ville avait quelque-chose de vraiment pas net. Cette femme avait beau avoir accompli de grandes choses, semblait-il en tout cas, elle avait l'air aussi insouciante qu'une gamine. Respecter ses aînés ? A d'autres...

- Je ne vois pas bien en quoi j'ai pu vous manquer de respect, je l'avoue. Tout ce que j'ai vu, ce sont des gens apeurés et un pauvre patron qui ruine son commerce pour vos caprices, pas de quoi en faire une fierté. Quant aux éloges qu'on vous fait, vous devriez plutôt voir du côté de chez "humilité".

Elle lui jouait quoi exactement en faisant la sainte ni-touche et en se pavanant comme si elle méritait une médaille ? Non, vraiment, il avait du mal à comprendre le concept. Jouer sur la célébrité pour manger gratuitement dans un magasin et s'y balader comme si de rien n'était, n'avait rien de glorieux. Du moins, pas de son point de vue. Ca n'avait aucun sens à côté de la réputation d'héroïne que les gens semblaient lui porter.

Plus encore, il ne lui avait strictement rien demandé et ne l'avait pas entendue demander quoi que ce soit au propriétaire. Encore une fois, jouer de sa réputation comme cela, juste en s'imposant, ça n'avait rien de glorifiant. C'était un peu comme jouer avec la reconnaissance des personnes qui se trouvaient là, dans le fond. "Coucou, je vous ai sauvés, vous me devez bien ça". Super...

- Pensez aussi à demander aux gens s'ils veulent bien de votre aide avant de jouer sur votre réputation : certains n'apprécient pas la pitié sous couvert de charité.

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Je m'arrêtais sur mes pas et tournais la tête vers le jeune hybride. Je l'écoutais encore ce plaindre et finalement je grognais légèrement alors qu'un filet d'ombre sortais de ma bouche. Je rétorquais plutôt froidement:

"Non, les gens n'avais pas peur de moi, si ils auraient eu peur, sa aurais eu l'air d'autre chose. Si tu veux, je peux t'utiliser comme exemple.. Mais attend, je suis pas comme sa. Je ne fait pas mal aux enfants."

Il continuais avec la pitié et je souriais légèrement en montrant légèrement mes crocs qui commençais a s'allonger. J'étais un peu sur les nerfs. J'approchais a nouveau la caisse et sortant de ma poche une pile de billets, je le donnais a la caissière qui appelais ensuite son patron alors que me retournais vers le magasin en souriant doucement puis je retournais vers la sortit.

"Une bonne action n'a RIEN a voir avec la pitié."

Je fermais mon pot de crème glacer et regardais Kyo un instant avant de d'ajouté:

"Mais grace a toi, tout ceux qui sont dans le magasin auront le droit a une surprise quand ils auront terminer de faire leurs courses. Et ne t'en fait pas, je vais me souvenir qu'a l'avenir il ne faut pas montrer signe de gentillesse envers toi. C'est bien noté."

- Ouais, si vous voulez...

À l'avenir, très franchement, il espérait ne pas recroiser l'hystérique bienfaitrice du coin. Si dès qu'on la contrariait elle se mettait à sortir les crocs... Refuser d'accepter sa charité revenait à se faire parler froidement et menacer ? Super... La vue du filet d'ombre laissa entendre à l'hybride qu'il ne valait mieux pas trainer dans le coin. Le fait de vouloir le traiter en exemple ne lui plaisait pas plus que cela, il devait bien l'avouer.

Une bonne action se faisait sans attendre de récompense, de fidélité ou quoi que ce soit d'autre de la part des gens, en général. Pas même de la reconnaissance pour qui agissait avec bonté sans arrière pensée. Payer les courses des gens pour faire bonne figure après avoir consommé de la bouffe, n'avait rien de très glorieux. Personne ici n'avait l'air au plus bas de l'échelle : ceux qui l'étaient ne prenaient jamais la peine d'entrer dans un magasin si ce n'était pour en ressortir aussi vite après avoir volé quelque-chose. Généralement, ceux qui avaient le plus besoin de la bonté, de la vraie, c'était ceux qui étaient dehors, perdus... ou bien esclaves.

Levant les yeux au ciel, il décida que ça lui avait suffi et fit son chemin jusqu'à la sortie sans plus rien ajouter par rapport à ce qu'il pensait de ce cinéma. La voir déposer les billets sur le comptoir comme s'il s'agissait d'une broutille lui donna un aperçu de la surprise qui attendait les gens d'ici. Bon, ce n'était pas si mal dans le fond. Mais pourquoi une adulte comme elle, et vraisemblablement une dragonne au vu des crocs, cherchait-elle à prouver quoi que ce soit devant un gamin comme lui ?

- Allez, m'dame, une bonne chance pour sauver le monde quand même, hein ! s'exclama-t-il en franchissant la porte tout en lui faisant au revoir de la main.

Au moins, la rue serait sans doute plus calme et reposante que l'ambiance tendue qui régnait dans ce magasin : c'est qu'il avait encore raté une occasion de se taire, décidément...

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